Les paradoxes Parisiens

Le Parisien… Ah cet être complexe délectablement détesté, ce malotrus arrogant qui piétine le pavé comme si le monde lui appartenait, ce bobo/hipster/fashion certain d’avoir un petit truc en plus qui lui permet d’avoir un avis sur tout qu’il donnera volontiers de son petit air condescendant… LE PARISIEN quoi. Ce qualificatif devenu péjoratif mais qui désigne toutefois cet être fantasmé et envié par une partie du monde et admiré par ses compatriotes provinciaux.

Le Parisien serait-il alors comme tout le monde où son environnement hostile et exigeant aurait façonné un individu unique dont les gênes ont muté à travers le temps ?

Pour cette première partie, restons légères et explorons ses paradoxes…

– Pour commencer, il court partout mais est toujours en retard. Il pourrait buldozeriser une grand-mère pour entrer dans le métro, sortir une application satellite de Jack Bauer pour calculer l’itinéraire le plus rapide et traverser le boulevard Magenta au feu vert au péril de sa vie.

– Le Parisien est toujours crevé/HS/breakdown/capout’/naze… mais il sort tous les soirs pour supporter son triste sort qu’il ira noyer dans un semblant de Mojito à 12€ sur une terrasse dont la promiscuité n’a rien à envier à Bombay. Servi par un serveur désagréable puisque… Parisien lui aussi. CQFD.

– Le Parisien, conscient de sa vie de fou, rêve donc de verdure, d’espace, d’exotisme, parle de ces week-end fabuleux en Normandie « Nan mais tu vois, quand j’ai avalé mon huitre et mon verre de blanc avec Marcel devant la mer, bah c’était la vie quoi », de ses vacances à Cancun « DE-CON-NEC-TE tu vois, ah ouais nan mais laisse tomber je pourrais vivre là-bas », de son pote qui a sauté le pas « Ouais, Bruno a eu une opportunité de fou en tant que community manager evangelist premium staff one prout chez Pampers à Lyon, ah bah attends là-bas il a un penthouse de 5 pièces avec terrasse au-dessus de la mer pour 800€ par mois et il bouffe tous les soirs au resto, c’est pas la même qualité de vie c’est clair »… MAIS il ne se voit pour rien au monde quitter Paris car la seule option pour lui serait que Paris déménage.

– Le Parisien travaille son style avec acharnement, patience, obstination, inspiration, goût, persévérance, en somme il y accorde énormément de temps et d’argent pour paraître… le plus naturel possible. Tout en étant savamment sophistiqué, of course #lesnewyorkaisnousregardentfautpasdeconner

– Pour rentrer dans ses fringues hors de prix, le Parisien s’inscrit donc à des salles de sport auxquelles il ne va jamais et fait régime 360 jours par an en prenant un Coca light avec son burger frite (sur sa terrasse, voir plus haut)

– Le Parisien fume beaucoup, c’est vrai, ce n’est pas une légende. Il va manger healthy, se mettre une noisette de crème enrichie à l’enzyme Q10 de soie sauvage de Papouasie à 80 balles les 10mL, se forcer à mâcher des baies de Goji et humer l’air pur dieselé du bois de Boulogne MAIS… il fume. Ce qui annihile puissance mille tous les antioxydants qu’il a observé pour protéger ces petites cellules parisiennes

– Le Parisien est maso d’ailleurs, il aime avoir un chien dans une ville complètement inappropriée qu’il quitte d’ailleurs le plus régulièrement possible pour des week-end et des vacances, il met les trois-quarts de son salaire dans un petit 2 pièces qu’il fuira chaque jour pour une terrasse qui lui coûtera le budget qu’il a mis dans son loyer 

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